Le camp de base du K2 – Partie I

Apres le trajet quelque peu mouvemente de la veille nous entamons le trek. Le premier matin je reste bouche bee devant la table du petit dej. En effet au milieu des victuailles trone… un pot de nutella!Mais c’est pas ca le plus etonnant. Le plus fou c’est que le groupe de chinois affames s’affaire tout autour du pot, sans meme le calculer, comme s’il etait invisible! A l’evidence les chinois ne connaissent pas le nutella, sinon le pot serai deja a moitie vide. Avec Dani nous jubilons: nous avons un pot de nutella rien que pour nous! Ca fait au moins deux ans que je n’en ai pas mange! Mais la joie est de courte duree. Un chinois voit le pot intacte, regarde le pot curieusement, se gratte la tete… aie aie aie on est mal! J’essai de faire diversion en lui demandant je sais plus quoi mais c’est rate, le chinois a deja ouvert le pot, a plonge sa cuillere, a porte cette derniere a sa bouche… et la c’est le drame, il est en extase et commence a crier un truc en chinois a ses potes, comme si il avait decouvert l’amerique. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire tous les chinois se ruent sur le nutella et l’achevent presque.

Et ca va etre comme ca pendant les deux semaines. A chaque repas, des que la nourriture arrive, ces gros porcs et porcasses se jettent dessus comme des animaux sauvages. Pire encore, ils se resservent alors que tout le monde n’a meme pas ete encore servis. Avec Dani on pete un cable. Jacky et Rocky sont les deux seuls chinois civilises du groupe, car ils ont vecu a l’etranger. Sinon les autres ne sont que des sauvages qui crient, qui rotent, qui crachent, qui se raclent la george, qui donnent des ordres au staff, qui disent pas merci ou svp, qui sont capricieux, qui pensent qu’a bouffer, qui refusent de marcher quand ces messieurs sont fatigues (tete de nem que tu es, tu a paye pour 2 semaines de trek, tu pensais que tu y allais comment au camps de base du k2, en helico?!), qui fument sous la tente\salle a manger, qui te reveille a 4h du mat avec d’immondes bruits de pets et de gargarismes… Enfin des chinois quoi, comme il en existe plus d’un milliard dans leur pays. Je pourrai vous parler d’eux pendant des heures mais on va eviter. Bref la cohabitation a ete tres difficile. Si bien que le groupe s’est scinde en deux: d’un cote Dani, Jacky, Rocky et moi avec Zakir comme guide, et de l’autre les autres chinois, avec le guide principal, Ali. Et comme ca personne n’a etrangle personne (mais c’est pas passe loin, j’ai bien failli taper un nem ou deux).
Ce qui est marrant c’est que apres le Pakistan Dani veut aller en Chine pour bosser la bas un an, en tant que prof d’anglais. Je l’aime bien le Dani, mais y a un truc qui m’enerve chez lui, c’est qu’il se plaint tout le temps, specialement de la bouffe. 50 fois par jour il se plaint de la bouffe pakistanaise. Ca fais presque 4 mois qu’il est au Pakistan, alors monsieur en a marre. Mais coco, personne ne te force a rester autant au Pakistan, si? Si t’en a marre t’a qu’a rentrer en Allemagne! Et puis il a passe quelques temps en Inde, qu’il a deteste of course. Bref tout ca pour dire que si monsieur se plaint tout le temps et qu’il n’a pas aime l’inde, il va surement detester la chine, car les chinois sont bien pires que les indiens, mais ca il ne veut pas le croire… Deja qu’il pete un cable avec les chinois du trek… Je lui dis tu sais en chine ils sont exactement comme ca, sauf qu’il sont 1.5 milliards, donc tu ferai mieux de ne pas avoir trop d’attentes pour de pays!
Bref les deux premiers jours sont sans grands interets par rapport au reste du trek.
Puis on commence a marcher sur le fameux Baltoro glacier. Les paysages commencent a devenir vraiment sympa!
Pendant les premiers jours un porteur trimballe une chevre en laisse avec lui. C’est notre stock de viande sur patte, qui va etre tuee des que l’on prend un peu d’altitude, histoire que la viande se conserve bien avec le froid. Ces satanes chinois se lechent les babines, ils disent qu’ils ont hate de se faire un barbeuk a la chevre, prevu pour le soir de notre arrivee a Concordia.
Mais comme ils n’arretent pas de se plaindre et de mal parler au staff, j’ai decide de faire ma bonne action du trek et de faire bien chier cette bande de nems avaries. Une pierre deux coup c’est paaarfait!
Une fois la nuit venue, vers 2h du mat et alors que tout le monde dort je me glisse le plus silencieusement du monde hors de mon duvet et de la tente que je partage avec Dani. De toute facon ce dernier est habitue a ce que je sorte plusieurs fois dans la nuit pour aller pisser, alors il ne soupsonne rien. Il fait dans les -10 degres mais c’est pas grave, pour me donner du courage je pense a la mine deconfite que les chinois vont faire quand ils verront que leur barbeuk s’est fait la malle comme par magie mouhahaha.
Puis a pas de loup je vais trouver la chevre qui dort. Je la reveille, je defais la corde autour de son cou et je lui dis va t’en tu es libre!!! Tu va pas finir en barbeuk pour les chintok! Bon je lui ai pas parle du leopard des neiges, je ne voulais pas gacher ce moment. Mais la chevre ne bouge pas, elle me regarde genre mais qu’est ce qu’elle veut celle la, a me reveiller a 3h du mat?! Pure mais j’essai juste de te sauver la vie!! Je la pousse pour la remuer un peu, la elle commence a beler comme si on etait entrain de l’egorger! Pure mais elle va me faire reperer!! Je vois la tente du staff qui bouge… En 2 secondes je me rue dans ma tente, mais avant ca je me vautre parterre parce que forcement j’ai pas vu le fil tendurelie a la sardine, puis je me trompe de cote et j’atterris comme une enclume sur Dani qui hurle… J’ai la main en sang, je dis a Dani que j’ai cru voir un serpent, d’ou mon entree fracassante dans la tente, j’entends la chevre qui bele comme une chevre enragee qui reveille tout le camp… Bref mon operation commando ninja liberation de la chevre en toute discretion est un cuisant echec. Je m’endors en esperant que la chevre a pris les jambes a son cou et va vivre une longue vie dans le Baltistan (pour ca encore faut il qu’elle ne rencontre pas le leopard des neiges et qu’elle ait la presence d’esprit de faire attention aux crevasses sur le Baltoro).

Le lendemain je me leve comme si de rien n’etait, je rejoins la tente-salle a manger, et la un truc me choque d’emblee: pas un bruit, pas un crachat, pas un raclement de george, de bataille pour se servir le premier… Non au lieu de ca je suis face a une brochette de nems qui font la gueule, comme si un drame s’etait produit pendant la nuit… Je demande a Jacky se qui se passe. Elle me dit nini (ha oui au pakistan j’ai renonce a ce que l’on m’appelle par mon prenom, car ce dernier se transforme toujours en un espece de Zergzini, avec son lot de postillons, donc je dis a tout le monde de m’appeller nini alors que jusqu’a present seuls ma soeur et mon frere m’appellent comme ca) tout le monde est degoute car cette nuit la chevre s’est echappee, elle est introuvable.
Du coup quand on aura mange les poulets, et bien on aura plus de viande pendant tout le reste du trek, et tu sais nini, nous les chinois on adore la viande (oui je sais vous mangez les chiens, j’ai vu des chiens morts sur des tables de boucher en chine, j’ai toujours l’image gravee sur la retine). Enfin bref donc du coup tout le monde est decu…
Alors la je me lance dans une prestation digne d’un oscar-cesar-ours de berlin je sais plus quoi-grammy arwards et je fais la nana carnivore degoutee que sa dose de viande pour les dix prochains jours se soit fait la malle. J’arrive meme a verser une petite larme! J’ai envie de pleurer de rire bien sur mais bon j’arrive tant bien que mal a garder mon serieux. Qu’est ce que c’est bon de voir tous ces nems se la fermer un peu!
La satisfaction sera de courte duree. Plus tard sur le chemin un des porteurs a repere la chevre sur le glacier et a reussi a l’attrapper. Il l’a ramene tout triomphant au camp. Les chinois sautent de joie et se congratulent comme si Mao avait ressucite. Habib le cuisto dit qu’il va la tuer le soir meme, pour eviter qu’un tel drame ne se reproduise. Donc du coup au lieu de sauver la vie de la chevre je la lui ai raccourcie. Le soir Habib va chercher la chevre, ils passent juste devant moi et je jurerai que la chevre m’a regarde de travers, genre t’es contente j’aurai pu vivre deux jours de plus sans toi!

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Lac sur le glacier Baltoro.

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Camping sur le glacier Baltoro.

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Sur le glacier Baltoro il y a des campements de l’armee Pakistanaise, avec des especes d’igloos. Interdiction absolue de faire des photos, peut etre pour cacher l’etat de delabrement avancee de certaines installation de l’armee?

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Bloc de glace qui s’echappent du glacier Baltoro.

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Plat typique du Pakistan: de l’huile avec du mouton et des poids chiches, avec un chapati.

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Dani et deux porteurs (le deuxieme sur la droite a fait croire a tout le monde qu’il etait super pauvre, pour avoir plus de pourboires, alors qu’il a un hotel, plusieurs anes et deux 4\4, plus riche que vous et moi quoi! Mais il a fait son peucheure pendant tout le trek et arnaque une partie des chinois, le roi des rats d’egout!)

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Trango Tower.

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Notre guide Ali.

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Le nutella avant qu’il ne soit pris en otage par les chinois.

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Mon precieux

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La chevre.

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Selfie avec la chevre.

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La chevre…

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Zakir et les porteurs.

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Les porteurs se reposent

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Pakistan zindabad

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Habib le cuisinier et moi.

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Sur le trek nous croisons pleins de soldats qui quittent leur igloo pour aller a la ville en permission. Quand ils voient des touristes etrangeres (pas des chinoises y en a plein) ils demandent des photos et certains des bisous. J’ai failli en balancer un dans une crevasse.

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Jacky, Dany et Rocky.

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Zakir et les porteurs

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Hamid, l’aide cuisto

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