Petit retour en arrière. Après avoir passe 8 jours dans la Cordillère de Huayhuash je file à Cuzco à plus d’une vingtaine d’heures de bus de là. L’objectif est de faire le fameux trek du Choquequirao avant l’arrivée de Jim.
Le Choquequirao c’est l’autre Machu Picchu du Pérou, beaucoup moins connu mais presque autant magnifique.
Il s’agit d’une ancienne cité inca perchée à 3100m d’altitude à flanc de montagne au dessus des gorges vertigineuses du fleuve Apurimac, à environ 70km à l’ouest du Machu Picchu.
En quecha Choquequirao signifie le Berceau d’or, et je dois bien avouer que la citadelle porte très bien son nom! Selon certains experts cette cité perdue dans les montagnes aurait servi de refuge et de base de résistance aux derniers chefs incas pourchassés par les espagnols de 1537 à 1572. Puis ils abandonnèrent la cite qui tomba dans l »oubli avant d’être découverte en 1834 par un explorateur français.
Cette véritable cité d’or se mérite car elle n’est accessible qu’après deux jours de marche, et non pas directement en bus comme le Machu Picchu.
Du coup la tranquillité est assurée, aussi bien sur le chemin du trek que pour la visite du site. Le bonheur quoi!
Enfin le bonheur c’est vite dit, car le trek est très difficile. Ça grimpe tout le long, parfois pendant plus de 6h d’affilées, dans une chaleur étouffante. Le chemin n’est qu’une suite interminable de lacets qui serpentent à flanc de montagnes et qui ne semblent jamais s’arrêter. Ce trek est d’ailleurs réputé pour être le trek des incas le plus difficile de la région. Heureusement que les paysages sont magnifiques, ça fait un peu oublier la douleur lol!
En tout c’est 60km aller retour en 4 jours, visite du site et le transport aller retour de 4h30 depuis et vers Cuzco inclus.
Surtout il ne faut pas oublier le répulsif anti moustiques sous peine de se voir dévorer par les milliards de moustiques qui peuplent les environs et qui se jettent sur les randonneurs pour leur sucer avidement le sang!!!! De véritables sangsues!!
Le trek commence à Cachora, un petit village à 4h30 de bus de Cuzco. La journée commence très bien pour moi vu que je me fais voler mon sac dans le bus! Régle numéro 1 à observer dans les bus publics en Amérique du sud (comme de partout d’ailleurs!): ne jamais mettre son sac dans les rangements au dessus des sièges! Comme mon cerveau est complètement endormi à cause de mon réveil matinal j’ai le malheur de zapper cette règle de survie primordiale et pendant que je dors un rat d’ égout péruvien en profite pour se faire la mâle avec mon sac. Mais pas de panique il s’agissait uniquement d’un petit sac avec mes habits pour le trek! Le voleur a bien du être dégoûté quand il a vu que son butin ne se résumait qu’à 3 culottes, 2 tee shirt, 3 paires de chaussettes…. Et oui Einstein tu croyais quand même pas que j’allais mettre mon argent mon passeport et ma visa en haut non?! Et oui pas folle la guêpe!! Toutes mes affaires de valeur sont dans mon autre sac sur mes genoux! Et comme j’ avais mon gros sac à dos dans la soute j ai pu quand même avoir des habits pour le trek.
Bref une fois la mésaventure passée on commence le trek après avoir laissé nos gros sacs à dos chez Georges, le muletier qui nous accompagne, car on ne porte que nos affaires de la journée, le reste ce sont les deux mules et le cheval qui les portent.
Avec moi il y a Dani, un belge d’une quarantaine d’année, Lumilla et Lorenzo, un couple d’Argentins, et notre pseudo guide Alex, qui au départ avait l’air sympa mais qui va se révéler être un super gros connard.
Bref la première journée est relativement facile, c’est plat pendant plusieurs heures puis ça descend. Les paysages sont magnifiques; on passe devant des dizaines de champs de mais qui sont en train d’être récoltés par les paysans qui nous saluent lorsque l’on passe devant eux; on marche devant tout une chaîne de montagnes dont les sommets enneigés crèvent le ciel un peu nuageux; le chemin serpente à flanc de collines qui surplombent les gorges Apurimac au creux desquelles coule la rivière du même nom… En tout environ 7h de marche jusqu’au camping prés de la rivière.
On arrive vers 18h au camping, la nuit est déjà entrain de tomber. Georges est arrive avant nous avec ses mules et a déjà monté les tentes. Puis Lorenzo nous concocté un super bon dîner. Normalement c’est le travail d’Alex mais Lorenzo a eu le malheur de dire que dans la vie il est cuisinier. Du coup alex l’a embarqué pour faire les repas et comme Lorenzo est trop gentil il n’a pas pu dire non.
Notre pseudo guide va se révéler être un vrai con. Pendant trois jours il ne va rien faire de son boulot: il a oublié le pain pour le petit dej mais il va dire que c’est la faute de Georges alors que c’est à lui de veiller à ce que tout soit ok pour le trek, pas au muletier. En plus alex n’est pas juste guide il a aussi sa propre agence, c’est bien à lui que j’ai donne les 200 dollars pour le trek! Et même pas foutu de tout vérifier, alors même que c’est lui qui est sur le terrain! Du coup pour les 3 petits dej on va manger… des crakers! Je m’en serai complètement foutu si ça n’avait pas été un trek, d’ailleurs je ne petit déjeune jamais. Mais là allez marcher 8h d’affilées avec seulement des crakers dans l’estomac! Quand je lui dit gentiment que c’est pas trop cool il me dit que je dois comprendre que ce n’est pas sa faute. Coco c’est toi le responsable ici, la moindre des choses serai que tu assumes tes conneries sans inventer d’autres responsables! Bref il est fénéant, il mange comme un porc (on l’entend à 1km à la ronde quand il bouffe), il est immonde, il est radin (au retour il nous fera rentrer à 5 dans un mini taxi pour 3 juste pour ne pas payer un sole de plus), il nous a menti sur plusieurs trucs, il est de mauvaise foi… Et en plus ce looser fait semblant de rester tout à la fin du groupe pour soit disant rester avec moi ( les 3 autres sont des supers trekers et avancent plus vite que moi) alors qu’il est 10 fois plus mort que moi, que je l’entend respirer comme un malade à plus de 20m…
J’ai vraiment horreur de ce genre de mec, si t’es fatigué tu peux le dire c’ est pas un crime même si t’es un guide mais ne me prend pas comme excuse!!Et ce connard va trouver le moyen de me faire des reflexions comme quoi je suis lente. Coco c’est pas de ma faute si les autres sont 10 fois plus sportifs que moi, en plus je viens de me taper 10 jours de trek, et en plus on arrive toujours avant l’heure aux campements! De quoi tu te plains! Et t’es un guide t’es censé m’encourager pas le contraire! Bref un super connard. Il m’a fait penser au guide que j’ai eu pour la première tentative d’ascension du Hayna Potosi.
En plus j’ai essayé de négocier le prix il n’a même pas voulu descendre de 10 dollars alors que les autres participants ont payé moins que moi! Du coup le deuxième soir il vient me demander si je pouvais changer de tente: il partageait une tente avec Danny mais ce dernier lui a demandé s’ il pouvait changer car il ronflait comme un porc et il n’arrivait pas à dormir. Je lui dis que non j’ai pas envie de partager ma tente avec Dany ou qui que ce soit d’autre… Pas envie d’être gentille avec ce mec, je paie suffisamment cher le trek. Du coup il est allé dormir dans les cabanes où on fait a mangé. L’inconvénient comme je voyage seule c’est que je ne peux pas me permettre de partir en trek toute seule et du coup je suis obligée de prendre un guide et là c’est la loterie. Bref c’était le coup de gueule du jour mais ce con n’a pas réussi à gâcher mon trek.
Le deuxième jour commence par le passage de la rivière dans une nacelle que l’on tracte au dessus de l’eau avec des cordes. En effet le pont a été emporté par les flots il y a quelques temps et a été remplacé par cet autre moyen. Il ne faut pas avoir le vertige!
Puis après la traversée de la rivière commence les fameuses 6h de montée non stop jusqu’au col où j’arriverai en début d’après-midi en véritable zombie mais alex le pseudo guide me suis dans un état encore plus délabré que le mien.
La vue depuis le col est vraiment magnifique, on peut même apercevoir une partie des ruines du Choquequirao au loin. Une immense cascade dévale la montagne dans un décors enchanteur.
Heureusement le camping n’est plus à quelques minutes de marche de là.
L’après midi est consacré à la sieste, et y en avait besoin!!
Le lendemain on se lève le camps à 6h, on arrive aux ruines à 7h30. Le temps est très maussade, il pleut et il y a beaucoup de nuages. Dès que l’ on pénètre dans le site on est impressionné par les lieux car les ruines sont étagées sur des pentes abruptes. On imagine les incas peinant à construire tous les bâtiments dans ce milieu extrêmement difficile d’ accès.
En effet le site est perdu au fin fond de la montagne, au milieux de nul part si ce n’est des nuages.
Il y a là des temples, des sanctuaires, des bains, des canaux, des fontaines, des entrepôts à grains, des maisons… Le plus impressionnant est sans doute les terrasses; on dénombre pas moins de 54 niveaux de terrasses dans la cite!
Le tout émerge du joyaux vert émeraude de la foret amazonienne. Les ruines sont perdues dans les nuages, ce qui donne un aspect encore plus mystique au site. On s’attendrai presque à rencontrer des incas se livrant à leurs activités quotidiennes dans les ruelles du site!
Depuis le mirador la vue est encore plus époustouflante, et la vision des montagnes plongées dans les nuages derrière le site est carrément magique.
Le site est pratiquement désert, mis a part peut être au maximum une dizaine d autres visiteurs nous sommes les seuls a fouler de nos pieds le sol de la cite.
Quel calme, quel sérénité! Tout ça valait bien quelques jours de dure rando!
Le mais doit secher apres avoir ete recolte.
Une rue de Cachora.
En bas du village.
Premier jour du trek.
Le matin du 2eme jour avec la traversee de la riviere en nacelle.
Avant d arriver au col.
Arrivee au col apres les fameuses 6h de montees…
Depuis le camping.
Coucher de soleil depuis le camping.
En arrivant pres des ruines.
Le temple du soleil.
Vue depuis le mirador.
Les montagnes plongees dans les nuages derriere le site.