6 novembre 8 eme jour de trek. Tilicho Base Camps 4150 m, Tilicho Lake, 4920m, Hotel Tilicho 4075m.
Quelle journée! Je suis crevée mais tellement contente de ce que j’ai accompli! Après avoir passé une bonne nuit bien que un peu humide, on se lève à 5h dans un froid de canard. Que c est dur de sortir du duvet dans ces conditions!
Mais bon, il faut bien, je me motive. Le ciel est étoilé mais le froid est vraiment saisissant. On commence l’ascension à 5h30, à la lueur de nos lampes frontales. Dès le départ ça grimpe dur. De toute façon ça va grimper tout le long.
Il fait vraiment très très froid, j’ai toutes mes épaisseurs sur moi. Je me demande ce que ça va être pour l’ascension du col de Thorong La, à 5400m et des poussières!
Je progresse lentement, à la lueur de ma frontale. Le soleil se lève peu à peu, en laissant filtrer ses premiers rayons entre les montagnes… Magnifique! Le paysage se révèle alors: d’immenses glaciers qui surplombent les montagnes, toujours ces cheminées de fées impressionnantes, le ravin jamais très loin…
Apres 2h30 d’interminables montées en zig zag j’ arrive enfin au lac Tilicho. Je suis très vite rassurée: je n’ai pas fait trois jours de marche en plus pour rien! Le panorama est à couper le souffle: un immense lac couleur bleu foncé trône au milieu de gigantesques montagnes qui se jettent dans l’eau. Il y a aussi des glaciers, dont des pans entiers se sont cassés dans le lac. Il fait très très froid et le vent souffle très fort. Les drapeaux de prière flottent au grès du vent.
Le spectacle est vraiment magnifique. Après avoir passé de longues minutes à contempler cette carte postale je commence à redescendre car je suis congelée de froid, et de plus je commence à avoir le mal des montagnes, avec maux de tête et vertiges. Peut-être suis je montée trop rapidement, en tout cas je reconnais les symptômes qui m’ont terrassés lors de l’ascension du Huyana Potosi en Bolivie.
Toujours est-il qu’il faut que je redescende pour virer ce satane mal de tête. Je vais passer de 4920 à 4150 puis à 4075m, donc à la fin de la journée je n’ai plus le mal de l’altitude. En effet quand ça commence comme ça il faut redescendre en altitude, là où il y a plus d’oxygène. Il faut aussi boire énormément, pour éliminer les toxines qui se sont accumulées dans le corps pendant le processus du mal des montagnes.
Du coup je bois deux litres d’eau en une heure, je vais être obligée de pisser au beau milieu du chemin tellement j’ai une vessie pleine à craquer! Et oui, pas le choix, le chemin ne fait que 1 ou 2 m de large et pas un buisson pour se cacher. Heureusement je suis seule, personne pour mater! Sur le chemin je croise pas mal de porteurs qui vont ravitailler le refuge, juste à côté du lac. Je ne sais pas comment ils font, ils portent dans les 80kg ou même plus dans un panier qui tient grâce à une lanière attachée à leur front. Incroyable!
Je descend en deux heures, la pente me fait mal aux pieds car les ampoules frottent. Une fois en bas je dévore les nouilles que nico m’a commandé. Puis on se remet en route, nico part devant car il faut réserver une chambre dans un hôtel sur le chemin, avant qu’il soit plein! Sur le trajet mon mal de tête s’ améliore. J’essaie de me concentrer sur chacun de mes pas car tout comme à l’aller le chemin est super dangereux. Parfois il ne fait pas plus de 50 cm, si on se rate c’est la chute mortelle! Le paysage est encore magnifique. J’arrive à l’auberge à 15h, nico a réussi à trouver des lits en dortoir.
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