De Gazho a Zangla.

Le lendemain matin Tanzin vient me chercher aux aurores. Le pauvre du coup il se tape l’aller retour plusieurs fois… Donc dès bon matin je me retrouve à cracher mes poumons sur une colline du zanskar. Tanzin me dit il faut qu’on grimpe tout en haut mais du haut de mon mètre moins 20 je ne regardais pas assez haut, en fait il fallait vraiment grimper tout en haut de la montagne.
J’arrive au camping je m’étale comme une serpillière sur l’herbe. Dire que je suis déjà dans le rouge alors que la journée normale de trek n’a même pas commencé! Je suis pas dans la mouise tient! Je reprends mes esprits et je file me laver dans le ruisseau du coin. Après la journée de la veille, je vous prie de croire que ce n’était vraiment pas du luxe!
Puis c’est parti pour la journée!! On va passer deux cols, le Kyukpa La à 4370m et le Murgum La, 4370m, pas trop trop durs. Les paysages sont toujours aussi beaux. Puis après le deuxième col on arrive au village de Lingshed, où il y a un superbe monastère perche à flanc de falaise. Le village est sympa, avec les moines qui s’affairent près du monastère, les nombreux ânes qui paissent tranquillement dans les champs…
En voyant le village je me dis chouette on est bientôt arrivés et bien non il reste trois bonnes heures à marcher. En effet le lendemain nous passons le col le plus difficile du trek, le Hanuma La, ce n’est pas le plus haut puisqu’il ne culmine qu’à 4710m mais c’est de loin le plus difficile car il monte d’un coup, ce n’est pas des lacets qui montent progressivement comme pour les autres cols.
Bref j’appréhende un peu, c’est le sixième col en quelques jours et je commence un peu à fatiguer. En fait ce qui est difficile c’est surtout d’ enchaîner les journées de marche pendant plusieurs semaines d’affilée.
Mais la bonne nouvelle c’est que ma technique du massage des pieds semble marcher!! En effet j ‘ai super mal certes, je n’ai pas l’ambition de faire disparaître complètement la douleur, mais j’ai beaucoup moins mal qu’au Népal!! Donc je suis très contente, la douleur est pour le moment supportable. Donc tous les soirs, même si je suis crevée, je m’oblige à me masser les pieds. Idem pour les ampoules, au lieu de les crever n’importe comment j’utilise une aiguille que je brûle avant avec un briquet et du fil, histoire d’éviter de me retrouver à l’hôpital pour une ampoule sur le petit doigt de pied qui a presque viré à l abcès parce que j’ai fait n’importe quoi, comme au Népal. Dire qu’à l’origine je suis infirmière! Non mais quelle honte!
Le chemin jusqu’au camp de base du gros col est très long, et il est plein de troupeaux de chèvres qui courent sur le petit sentier qu’on emprunte. Tanzin leur fait peur car si une chèvre se rate on plonge toutes les deux dans le précipice.
Juste avant d’arriver au camp de base le chemin devient carrément dangereux. En fait il n’y a plus de chemin, se dernier a été complètement détruit par les dernières pluies. Franchement depuis le début du trek et depuis très longtemps d’une manière générale je n’ai jamais eu aussi peur. Je me rappelle même avoir dit à Tanzin que c’est le truc le plus dangereuse que j’ai jamais fait. Ce dernier me dit de ne pas m’ inquiéter, que tout va bien se passer. Il se met en équilibre sous le chemin disparu, je ne sais pas comment il fait pour tenir comme ça alors que la pente est à je ne sais pas combien de pourcents et qu’elle plonge directement dans la rivière, une centaine de mètres en contrebas, et il me fait passer ce passage délicat. J’arrive entière à ma tente ouf!
Après la douche Tanzin m’apporte mon plat de pâtes. Il faut dire que j’ai dit à Bobby de ne pas s’emmerder avec des plats supers élaborés, que j’ étais la plus heureuse avec des pâtes et du fromage râpé. Du coup lors du trek il m’a fait plein de plats de pâtes: pâtes aux champignons, au fromage, aux légumes… Donc vous pouvez imaginez l’état dans lequel j’ étais après avoir passé ma journée à marcher, quand je voyais arriver au loin une assiette débordant de pâtes. Il a aussi cuisiné plein d’autres plats: tentuk (soupe tibétaine avec des pâtes), des plats indiens avec du riz et compagnie, et même une fois… des momos! Et oui une fois de plus j’ ai pense à toi cam, cela va s’en dire… Pour le petit dej souvent c’était chapati avec des légumes comme ils mangent en inde, ou des œufs… et une fois, des pancakes! Enfin bref il m’a bien gâté le Bobby, c’est un très bon cuistot mais par contre point de vue caractère il est pas très avenant et il est très bourru, il ne rigole avec moi que lorsqu’il est saoul, le reste du temps il est limite désagréable, j’ai l’impression d’avoir fait ou dit un truc. Car il faut dire que tous les soirs les deux zigotos et le horse man refont le monde autour d’une bouteille de rhum ou d’irak ( je ne suis pas sur de l’orthographe), un alcool de riz très fort dont je pourrai presque me servir à l’hôpital pour désinfecter les plaies. Le proprio de l’agence m’ avait prévenu, mais je lui avais dis que tant que je n’avais aucun problème avec eux et qu’ils ne tenterai rien de déplacé avec moi ils pouvaient boire tant qu’ils voulaient.
La nuit est glaciale et je suis obligée de dormir avec plein d’épaisseurs sur moi. Le lendemain matin nous partons assez tôt pour marcher à la fraîche, histoire d’éviter de monter au col sous le cagnard. A ma grande surprise, l’ascension n’est pas si horrible que ça. Oui c’est sur ça grimpe mais ça reste largement accessible, même pour un nain de jardin éclopé comme moi. C’est long, le chemin semble ne jamais en finir. Quand on croit que c’est terminé, et bien non, c’était une feinte, il y en a encore! Finalement on atteint le col en fin de matinée, après trois heures de montées. Quand je vois la tente du camping, tout en bas, je suis assez fière de moi et je n’arrive pas à croire que j’ai réussi à grimper jusque là! Une petite photo, une petite pause et puis on repars; j’ai mis les gants et le bonnet car la grêle commence à tomber…
On redescend dans une gorge où d’énormes blocs de glace forment des ponts au dessus du torrent. Après plusieurs heures de marche supplémentaire on arrive au camping, douche dans la rivière, pâtes et dodo!
Le lendemain matin direction l’avant dernier col du trek, le Parpi la, à 3900m. Il n’est pas bien élevé mais il est assez coriace! Je ne suis pas mécontente d’en avoir termine avec ces cols… On va passer la journée à marcher, jusqu’au village de Pishu. La journée est très longue mais assez facile, après le col c’est plat.
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Avant d arriver au village de Lingshed.
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Tanzin et le monastere de Lingshed.
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Le monastere de Lingshed.
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En haut du col de Hanuma La.
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Sur le terrain de camping a Zangla.
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Il est pas trop trognon!!!
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Femme laddhakie qui ramasse de la bouse de yack pour s en servir dans la cheminee l hiver.

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