Après l’inde, changement complet de décors! Je débarque sur Madagascar pour trois mois avec pour objectif de me poser quelques temps sur une plage déserte bordée de cocotiers ainsi que pour pouvoir prendre mon temps pour visiter l’île qui est immense.
J’ai vraiment hâte car Madagascar il parait que c’est un peu l’Afrique, ou je n’ai jamais mis les pieds. Ça va faire du bien de voir de nouveaux horizons, car l’asie à un moment donne ça finit par beaucoup se ressembler…
J’ai vraiment hâte car Madagascar il parait que c’est un peu l’Afrique, ou je n’ai jamais mis les pieds. Ça va faire du bien de voir de nouveaux horizons, car l’asie à un moment donne ça finit par beaucoup se ressembler…
A peine arrivée je téléphone à l’ambassade pour prendre rendez vous pour refaire mon passeport. En effet il ne me reste plus qu’une seule page, donc il y a urgence pour le refaire! Je profite de mon passage de trois mois sur l’île pour le refaire, car sinon il faut que je le refasse à Bangkok, et il est hors de question que j’attende deux ou trois semaines dans ce pays pourris. Bref sur internet ils m’avaient dit que pour avoir un rendez vous il fallait attendre parfois plusieurs semaines. Mais la chance est avec moi et la nana de l’ambassade me donne rendez vous pour le lundi.
Je passe donc le week end à Antananarivo, au programme mise à jour de mon blog en retard vu qu’il n’y a pas grand chose a faire à Tana. J’ai surtout lu des trucs pas top à propos de la ville, comme pour tout le pays d ailleurs… Beaucoup de vols, d’agressions en tout genre… Le gouvernement a même émis un bulletin d’alerte pour l’ile de Nosy Be, lieu où je me trouve au moment même où j’écris ces lignes, suite à une recrudescence d’agressions sur les touristes. Bref c’est pas très gai, j’ai un peu hésité à venir, mais bon pour l’instant tout se passe bien.
Donc je ne me promène pas trop dans les rues de Tana, car la tension est assez tendue: depuis des années des élections sont censées être tenues pour mettre fin à l’instabilité politique permanente qui règne dans le pays. Elles devaient avoir lieu en 2009, mais on été repoussées a de multiples reprises, et auront lieu normalement le 25 octobre. Bon ça y est j’ai enfin coupé le poil que j’avais dans la main et je me décide à mettre le blog à jour. Cela fait maintenant plus d’un mois et demi que je suis à Mada, et je peux désormais faire quelques constats:- le transport: mada est le pays où je suis allée où les transports sont de loin les plus chaotiques. Je pensais être patiente, je pensais en avoir bavé dans les autres pays… C’était sans compter sur mada, où la situation est 10000 fois pire qu’ailleurs. Même au fin fond du Bangladesh ou de l’inde les transports sont 100 fois mieux. Je vous jure c’est à s’arracher les cheveux.
En fait le moyen le plus bon marché pour circuler sur l’île, c’est le taxi brousse. En gros c’est un gros van, ou un mini bus, d’une quinzaine de places. Jusqu’ici tout va bien. Sauf que…. ces derniers tombent 9 fois sur 10 en panne. C’est juste incroyable, je vous jure. La question quand vous prenez un taxi brousse ce n’est pas si oui ou non vous allez tomber en panne, la vrai question c’est au bout de combien de temps. 5 minutes, 1 heure… le couperet peut tomber à n’importe quel moment, sans prévenir. Juste quand vous pensez y avoir échapper il y a un bruit qui n’annonce rien de bon qui retenti et qui oblige le chauffeur à se garer sur le bas cote. Et il faut espérer que c’est un bas côté sympa avec de l’ombre car il faut se dire qu’on est coincé ici pour plusieurs heures si tout va bien… ou jusqu’au lendemain matin si on a moins de chance!
Pour faire le trajet Tana-Diego, dans le nord du pays, normalement c’est 24h. Là on a mis… 52h!!
Plusieurs pannes en tout genre, dont des roulements ou je ne sais pas quoi à changer sur les roues. Donc le temps que le chauffeur démonte tout, se rend compte qu’il n’a pas la bonne pièce, attende un autre taxi brousse qui passe par là pour aller acheter la pièce dans le village qui est à 50 km de là, trouve la pièce, revienne au taxi brousse, et fasse la réparation… Il s’est écoulé une dizaine d’heures…
Mais cette panne m’a permis d’avoir un premier aperçu du pays. On est tombé en panne au beau milieu de nulle part, on a marché plusieurs km sous un cagnard pas possible pour arriver dans un mini village de quelques cases où les habitants nous on super bien accueilli et nous on fait à manger. Et puis moi comme j’étais la seule étrangère ils m’ont chouchouté. Apparemment il n’y a aucun blanc qui passe par ici, vu les enfants qui s’enfuient en pleurant lorsqu’ils me voient.
Ce qui est bien quand on galère dans un taxi brousse comme ça c’est qu’il y a une espèce de solidarité qui s’installe entre les passagers, comme si on partait tous pour la guerre ou un truc comme ça. Du coup j’ai mangé avec les malgaches, du poisson grillé avec du riz qu’ils servent dans des seaux. Même pas été malade! Dans le bus les femmes malgaches passaient le temps comme elles pouvaient et chantaient.
Chapeau bas pour les chauffeurs malgaches qui sont des mecano hors pair. Ils peuvent vous transformer une boite de conserve en un truc qui va refaire marcher le taxi brousse. Ils connaissent ces derniers et leurs moteurs par cœur et sont capables de réparer n’importe quelle panne qui arrive au beau milieu de la cambrousse.
Pour le retour entre le nord et le sud, rebelote. Le taxi brousse tombe en panne, impossible de le réparer. Un autre taxi brousse est amené, il est de la même compagnie mais par contre le chauffeur du premier véhicule ne peut pas le conduire, il faut attendre un autre chauffeur, même si c’est la même compagnie. Pourquoi? Aucune idée, personne n’a pu m’ expliquer dans le taxi brousse.
Et du coup, on a passé la nuit dans le taxi brousse et on est reparti le lendemain matin à 8h avec le bon chauffeur qui est finalement arrivé. Plein de trucs comme ça. Ha oui heureusement que je suis un nain de jardin car pour dormir dans un taxi brousse faut pas être bien grand!
Pour les longs trajets chacun a sa propre place, mais pour les moyens et petits trajets le taxi brousse est littéralement plein à craquer. Plein de fois je me suis dit non mais c’est pas possible il va pas s’arrêter y a plus un seul cm de libre dans le taxi brousse et beh non il s’arrête et il fait rentrer plusieurs personnes. Et c’est vrai que ça passe toujours!! Une fois j’étais à côté du chauffeur, avec la boite à vitesse entre mes jambes et trois autres personnes à côté!
Sur les routes principales il y a plein de barrages de la police. Parfois on passe un barrage de la gendarmerie, puis un autre de la police nationale 50m plus loin, puis un autre, de la municipale cette fois ci, 50m plus loin. Le truc un chouilla énervant et pas trop logique quoi!
Apparemment il y a un gros problème de corruption des policiers sur les routes. En effet à chaque barrage le chauffeur doit présenter le carnet du véhicule, son permis et plein d’autres papiers. Il doit aussi glisser un billet dans le carnet, que le policier récupère discrètement. S’il n’y a pas de billet à prendre, le flic immobilise le taxi brousse sur le bas côté de la route pour un motif futile, ou trouve un truc qui ne va pas. Et tant que le chauffeur n’a pas payé, le taxi brousse ne bouge pas. Apparemment c’est un vrai problème sur l’île et j’ai discuté avec des malgaches qui sont vraiment remontés par rapport à ce racket qui sévit sur leur route…
Enfin bref les transports ici sont vraiment très difficiles et mettra votre patience à rude épreuve. Même si ça m’énerve des fois je me dis que c’est l’aventure, et puis ça me rode pour la suite du voyage. Et ça m’enseigne la patience!
Et du coup c’est un pays très très très frustrant, car pendant les premières semaines j’ai passé le plus clair de mon temps à l’intérieur des taxis brousse. D’habitude en 1 mois j’ai vu pleins de choses, je suis allée à pleins d’endroits. Du moins dans les autres pays c’est comme ça que ça se passait. Mais ici, en un mois j’ai presque rien fait. D’habitude j’aime bien quand ça s’enchaîne a un rythme soutenu, je ne tiens pas vraiment en place. Ici je suis obligée de m’adapter au célèbre mosa mosa malgache, que l’on peut traduire par doucement doucement. Tout est mosa mosa ici donc c’est pas facile quand on est pas habitué!
– les malgaches: j’avoue que au début je n’ai pas trop accroché avec la population. En fait je ne suis pas trop à l’aise ici. J’ai l’impression que beaucoup de malgache n’aiment pas les européens, spécialement les français, ce qui n’est pas étonnant vu les méfaits de la colonisation française (qui a pris fin en 1960 il me semble). Un truc que je n’ai pas du tout aimé: à mada les étrangers, touristes sont désignés sous le nom de vazaha. Le problème c’est que c’est un mot que tout le monde peut comprendre, y compris les principaux concernés. Du coup quand ils parlent de nous, on comprend très bien qu’ils sont en train de parler de nous, et souvent ils sont morts de rires ou bien ils font la gueule. Après je sais bien que dans les autres pays les locaux parlent aussi des étrangers, mais au moins en Asie je ne savais pas que l’on parlait de moi quand c’ était le cas. Donc ça quand on est pas habitué, ça gonfle un peu.
Quand je marche dans la rue je ne suis pas à l’aise, ce n’est pas du tout une question de sécurité ou quoi, c’est juste que j’ai l’impression de vraiment déranger, et que les gens ne veulent pas de moi ici. La dernière fois que ça m’a fait ça c’était en Amérique du sud.
Après je tiens à nuancer tout ça. En effet apparemment on m’a dit que quand les malgaches (et les africains) ne connaissent pas les gens ou quoi, ils se moquent. C’est pas méchant, il ne faut pas le prendre personnellement, c’est comme ça. Effectivement une fois que j’ai compris ça, les regards et les moqueries passaient mieux.
Ensuite à la campagne la mentalité est bien différente par rapport à la ville. Les gens sont beaucoup plus accueillants, plus souriants, on sent une très grosse différence. Pour preuve le village où je suis restée quelques heures lors de la première grosse panne du taxi brousse, ou encore celui où j’ai assisté à une cérémonie de retournement des morts. Et puis j’ai fait quelques rencontres ici et là de malgaches adorables, qui m’ont aidé ou renseigné.
-la pauvreté: mada est un pays vraiment très très pauvre. Pas autant que l’inde ou le Bangladesh mais pas loin. Tana la capitale est peuplée de gens qui vivent sur les trottoirs, d’enfants qui n’ont qu’un short sur eux et qui mendient… Et aussi à la campagne, la situation est vraiment moche. De partout on voit plein d’enfants avec un ventre énorme, signe de malnutrition.
– la violence: mada est parait-il un pays où la violence est très fréquente, et je veux bien le croire vu la pauvreté grandissante qui sévit dans ce pays. Moi perso je n’ai eu aucun problème, sauf un peu à tana où une bande d’ado m’a encerclée sur l’avenue de l’indépendance et en faisant semblant de mendier avec un grand chapeau ils ont essaye d’ouvrir mon sac à dos. J’étais déjà au courant de l’arnaque à la mendicité avec le chapeau (le gamin mendie avec un chapeau d’une main et de l’autre discretos il vous fait les poches) que j’avais lu sur voyage forum. Je lui ai dit très fort barre toi sinon je t’en fout une, il a vu que je ne plaisante pas et il s’est barré. Mais son pote derrière moi à quand même réussi à ouvrir la moitié de ma petite poche du sac à dos. Ils sont vraiment trop forts ces gamins! Mais bon ils n’ont rien réussi à voler. A part ça, rien d’autre.
J’ai croisé plein plein de malgaches qui me suppliaient de faire très attention à moi, de ne jamais sortir seule le soir… Bien sûr je fais super attention, je suis toujours à mon hôtel avant la tombée de la nuit. Mais les événement de Nosy Be m’ont bien refroidi quand même. Je pense qu’ on ne saura jamais exactement le pourquoi du comment, mais si ces deux étrangers qui se sont fait lynchés sur la plage n’ont rien à se reprocher (et apparemment ‘ est ce qui ressort des articles de journaux mais à vérifier), ça fait vraiment peur! J’étais sur la plage où ils se sont fait brûlés une semaine avant ces événements. J’ai du mal à imaginer ces malgaches assez sympa que j’ai croisé là bas se transformer en une foule assoiffée de sang et de vengeance. Mais bon encore une fois je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé, c’est juste que ça fait peur…
– les paysages: superbes!! Mada regorge de parcs nationaux hallucinants, de plages paradisiaques, de rizières, de forêts de baobabs, d’animaux bizarres… C’est vraiment un pays magnifique!Bref avoir passé la vie des rats dans mon premier taxi brousse (mais j’ai adoré cette expérience, même si c’était long, c’était l’aventure et j’ai adoré) je débarque à Diego Suarez, une grosse ville du nord de Madagascar. C’est une ville sympa mais sans plus, il n’y a pas grand chose à faire.
J’ai surtout repéré la gargote du coin où il y a des spaghettis bolognaise pour une misère, et le soir il y a plein de stands de samosa que j’engloutis tout les soirs où je suis là bas (une dizaine mais pour ma défense ils étaient vraiment minuscules!).
Je suis à diego surtout pour trouver un groupe pour aller voir les Tsingy Rouges. Il me faut absolument un groupe car pour y aller ce n’est possible qu’en 4/4, car la piste est défoncée. Or la location de 4/4 est atrocement cher. Je passe deux jours à chercher, il y a bien des gens qui sont intéressés mais ils annulent au dernier moment.
Finalement je vais passer le week end à Ramena, un petit village de pêcheur à une trentaine de km de Diego. Depuis ce village bien sympa je vais aller faire une rando dans les environs, en passant par les trois baies qui bordent le littoral : la baie de Sakalava, la baie des Pigeons et la baie des Dunes, avec un gars du village qui me sert de guide. C’est sympa certes mais sans plus.
Par contre le lendemain je pars en excursion sur la Mer d’Emeraude, qui se rejoint en pirogue depuis ramena. Comme son nom l’indique il s’agit d’ une partie de la mer qui est complètement verte et transparente, à perte de vue. Waooo j’ai jamais vu une mer aussi belle! En plus de ça au loin on voit une baleine et son baleineau faire des sauts.
Après une heure de navigation à bord de la pirogue avec une immense voile nous accostons sur une petite île super. L’équipage nous prépare un festin: un énorme poisson grillé par personne qu’ils viennent juste de pécher, du crabe, du zebu (la vache de mada), une salade, du riz et pour le dessert banane flambée… J’engloutis tout sur mon passage comme d’hab, et je me dis qu’à ce rythme là je vais reprendre tout le poids que j’ai perdu en inde en étant malade comme un chien… Arf tant pis c’est trop bon!!
Pour le retour par contre c’est beaucoup moins marrant. La mer est déchaînée, il y a des énormes vagues qu’on se prend dans la gueule, on est trempés jusqu’aux os et on se pèle les fesses car la grande voile cache le soleil.
Et moi comme je commence à avoir le mal de mer mon super repas commence à vouloir sortir… Hors de question que je vomisse, ça serai du gâchis!! Comme j’en ai marre de me prendre les vagues en pleine poire je me réfugie dans un mini abris a l avant du bateau, la ou ils mettent l ancre.
Et comme je suis un nain de jardin, en me pliant un peu je rentre pile poil! Comme quoi ça sert d’être un nain de jardin!
De retour à Diego, toujours personne de dispo pour former un groupe. La mort dans l’âme je me décide à partir toute seule, je ne peux pas me permettre de perdre plus de jours pour rien du tout.
Après avoir roulé quelques temps sur une bonne route puis sur une piste défoncée, nous arrivons au Tsingy Rouges. La vision est fantastique. On se croirait sur mars! Devant moi il y a un immense amphithéâtre avec des tsingy rouges et ocres, certains étant tout petits d’autres immenses.
Les tsingy rouges sont fait de terre qui a été sculptée par l’érosion depuis des milliers d’années, jusqu’à leur donner ces formes tout droit venues d’ une autre planète!!
Le lendemain je prends un taxi brousse pour aller visiter la montagne d’ ambre, située à une trentaine de km de Diego. Le taxi me laisse au centre du village, et je marche quelques km pour aller au parc. Là je prends un guide (à mada tous les parcs nationaux se visitent obligatoirement avec un guide) et pendant quelques heures je visite le parc. Point de vu paysages il n’y a absolument rien de spécial. Par contre pour voir les animaux c’est super! C’est ainsi que j’ai vu mes premiers lémuriens et mon premier caméléon, tous deux étant les animaux emblématiques de mada. J’ai aussi tenu dans ma main des mini caméléons qui ne font pas plus de quelques cm!
Ensuite je pars de Diego, direction le sud pour aller visiter le parc national de l’Ankarana. Le taxi brousse me laissent juste devant l’entrée du parc, sur la route principale. Si seulement ça pouvait être tout le temps aussi simple! Juste à cote il y a un hôtel, chez Aurelien (comme mon frère, c’est pour ça que j’ai dormi là bas plutôt que dans un autre hôtel!) qui louent des bungalows à 15000 arias (pas cher du tout) mais qui fait payer les repas 15000 aussi (très très cher).
J’aperçois au loin une gargote au bord de la route et je vais dévorer un riz zébu délicieux pour 3000 arias, ce qui est plus accessible pour ma modeste bourse.
Ensuite je prends un guide et je commence la visite du parc. Ce dernier est hallucinant. A un moment donné on arrive à un endroit où il y a des tsingy (gris cette fois ci, en calcaire) à perte de vue, sur tout l’horizon. Ce dernier était comme découpé par l’extrémité des tsingy qui est coupante comme un couteau. Puis le lendemain je fais une rando jusqu’au lac vert, qui est surplombe par d’immenses tsingy. Vraiment magnifique! Malheureusement vous ne verrai pas de photos de la première journée dans ce parc car comme une truffe internationale que je suis j’ai effacé sans faire exprès les photos de cette journée. Bref je ne veux même pas en parler, mais heureusement je viens de faire un autre parc tres similaire où j’ai pris plein de photos donc ça va j’ai eu peu digéré la pilule. Mais bon y a pas mort d’homme quand même, c’est pas grave du tout!!
Donc je ne me promène pas trop dans les rues de Tana, car la tension est assez tendue: depuis des années des élections sont censées être tenues pour mettre fin à l’instabilité politique permanente qui règne dans le pays. Elles devaient avoir lieu en 2009, mais on été repoussées a de multiples reprises, et auront lieu normalement le 25 octobre. Bon ça y est j’ai enfin coupé le poil que j’avais dans la main et je me décide à mettre le blog à jour. Cela fait maintenant plus d’un mois et demi que je suis à Mada, et je peux désormais faire quelques constats:- le transport: mada est le pays où je suis allée où les transports sont de loin les plus chaotiques. Je pensais être patiente, je pensais en avoir bavé dans les autres pays… C’était sans compter sur mada, où la situation est 10000 fois pire qu’ailleurs. Même au fin fond du Bangladesh ou de l’inde les transports sont 100 fois mieux. Je vous jure c’est à s’arracher les cheveux.
En fait le moyen le plus bon marché pour circuler sur l’île, c’est le taxi brousse. En gros c’est un gros van, ou un mini bus, d’une quinzaine de places. Jusqu’ici tout va bien. Sauf que…. ces derniers tombent 9 fois sur 10 en panne. C’est juste incroyable, je vous jure. La question quand vous prenez un taxi brousse ce n’est pas si oui ou non vous allez tomber en panne, la vrai question c’est au bout de combien de temps. 5 minutes, 1 heure… le couperet peut tomber à n’importe quel moment, sans prévenir. Juste quand vous pensez y avoir échapper il y a un bruit qui n’annonce rien de bon qui retenti et qui oblige le chauffeur à se garer sur le bas cote. Et il faut espérer que c’est un bas côté sympa avec de l’ombre car il faut se dire qu’on est coincé ici pour plusieurs heures si tout va bien… ou jusqu’au lendemain matin si on a moins de chance!
Pour faire le trajet Tana-Diego, dans le nord du pays, normalement c’est 24h. Là on a mis… 52h!!
Plusieurs pannes en tout genre, dont des roulements ou je ne sais pas quoi à changer sur les roues. Donc le temps que le chauffeur démonte tout, se rend compte qu’il n’a pas la bonne pièce, attende un autre taxi brousse qui passe par là pour aller acheter la pièce dans le village qui est à 50 km de là, trouve la pièce, revienne au taxi brousse, et fasse la réparation… Il s’est écoulé une dizaine d’heures…
Mais cette panne m’a permis d’avoir un premier aperçu du pays. On est tombé en panne au beau milieu de nulle part, on a marché plusieurs km sous un cagnard pas possible pour arriver dans un mini village de quelques cases où les habitants nous on super bien accueilli et nous on fait à manger. Et puis moi comme j’étais la seule étrangère ils m’ont chouchouté. Apparemment il n’y a aucun blanc qui passe par ici, vu les enfants qui s’enfuient en pleurant lorsqu’ils me voient.
Ce qui est bien quand on galère dans un taxi brousse comme ça c’est qu’il y a une espèce de solidarité qui s’installe entre les passagers, comme si on partait tous pour la guerre ou un truc comme ça. Du coup j’ai mangé avec les malgaches, du poisson grillé avec du riz qu’ils servent dans des seaux. Même pas été malade! Dans le bus les femmes malgaches passaient le temps comme elles pouvaient et chantaient.
Chapeau bas pour les chauffeurs malgaches qui sont des mecano hors pair. Ils peuvent vous transformer une boite de conserve en un truc qui va refaire marcher le taxi brousse. Ils connaissent ces derniers et leurs moteurs par cœur et sont capables de réparer n’importe quelle panne qui arrive au beau milieu de la cambrousse.
Pour le retour entre le nord et le sud, rebelote. Le taxi brousse tombe en panne, impossible de le réparer. Un autre taxi brousse est amené, il est de la même compagnie mais par contre le chauffeur du premier véhicule ne peut pas le conduire, il faut attendre un autre chauffeur, même si c’est la même compagnie. Pourquoi? Aucune idée, personne n’a pu m’ expliquer dans le taxi brousse.
Et du coup, on a passé la nuit dans le taxi brousse et on est reparti le lendemain matin à 8h avec le bon chauffeur qui est finalement arrivé. Plein de trucs comme ça. Ha oui heureusement que je suis un nain de jardin car pour dormir dans un taxi brousse faut pas être bien grand!
Pour les longs trajets chacun a sa propre place, mais pour les moyens et petits trajets le taxi brousse est littéralement plein à craquer. Plein de fois je me suis dit non mais c’est pas possible il va pas s’arrêter y a plus un seul cm de libre dans le taxi brousse et beh non il s’arrête et il fait rentrer plusieurs personnes. Et c’est vrai que ça passe toujours!! Une fois j’étais à côté du chauffeur, avec la boite à vitesse entre mes jambes et trois autres personnes à côté!
Sur les routes principales il y a plein de barrages de la police. Parfois on passe un barrage de la gendarmerie, puis un autre de la police nationale 50m plus loin, puis un autre, de la municipale cette fois ci, 50m plus loin. Le truc un chouilla énervant et pas trop logique quoi!
Apparemment il y a un gros problème de corruption des policiers sur les routes. En effet à chaque barrage le chauffeur doit présenter le carnet du véhicule, son permis et plein d’autres papiers. Il doit aussi glisser un billet dans le carnet, que le policier récupère discrètement. S’il n’y a pas de billet à prendre, le flic immobilise le taxi brousse sur le bas côté de la route pour un motif futile, ou trouve un truc qui ne va pas. Et tant que le chauffeur n’a pas payé, le taxi brousse ne bouge pas. Apparemment c’est un vrai problème sur l’île et j’ai discuté avec des malgaches qui sont vraiment remontés par rapport à ce racket qui sévit sur leur route…
Enfin bref les transports ici sont vraiment très difficiles et mettra votre patience à rude épreuve. Même si ça m’énerve des fois je me dis que c’est l’aventure, et puis ça me rode pour la suite du voyage. Et ça m’enseigne la patience!
Et du coup c’est un pays très très très frustrant, car pendant les premières semaines j’ai passé le plus clair de mon temps à l’intérieur des taxis brousse. D’habitude en 1 mois j’ai vu pleins de choses, je suis allée à pleins d’endroits. Du moins dans les autres pays c’est comme ça que ça se passait. Mais ici, en un mois j’ai presque rien fait. D’habitude j’aime bien quand ça s’enchaîne a un rythme soutenu, je ne tiens pas vraiment en place. Ici je suis obligée de m’adapter au célèbre mosa mosa malgache, que l’on peut traduire par doucement doucement. Tout est mosa mosa ici donc c’est pas facile quand on est pas habitué!
– les malgaches: j’avoue que au début je n’ai pas trop accroché avec la population. En fait je ne suis pas trop à l’aise ici. J’ai l’impression que beaucoup de malgache n’aiment pas les européens, spécialement les français, ce qui n’est pas étonnant vu les méfaits de la colonisation française (qui a pris fin en 1960 il me semble). Un truc que je n’ai pas du tout aimé: à mada les étrangers, touristes sont désignés sous le nom de vazaha. Le problème c’est que c’est un mot que tout le monde peut comprendre, y compris les principaux concernés. Du coup quand ils parlent de nous, on comprend très bien qu’ils sont en train de parler de nous, et souvent ils sont morts de rires ou bien ils font la gueule. Après je sais bien que dans les autres pays les locaux parlent aussi des étrangers, mais au moins en Asie je ne savais pas que l’on parlait de moi quand c’ était le cas. Donc ça quand on est pas habitué, ça gonfle un peu.
Quand je marche dans la rue je ne suis pas à l’aise, ce n’est pas du tout une question de sécurité ou quoi, c’est juste que j’ai l’impression de vraiment déranger, et que les gens ne veulent pas de moi ici. La dernière fois que ça m’a fait ça c’était en Amérique du sud.
Après je tiens à nuancer tout ça. En effet apparemment on m’a dit que quand les malgaches (et les africains) ne connaissent pas les gens ou quoi, ils se moquent. C’est pas méchant, il ne faut pas le prendre personnellement, c’est comme ça. Effectivement une fois que j’ai compris ça, les regards et les moqueries passaient mieux.
Ensuite à la campagne la mentalité est bien différente par rapport à la ville. Les gens sont beaucoup plus accueillants, plus souriants, on sent une très grosse différence. Pour preuve le village où je suis restée quelques heures lors de la première grosse panne du taxi brousse, ou encore celui où j’ai assisté à une cérémonie de retournement des morts. Et puis j’ai fait quelques rencontres ici et là de malgaches adorables, qui m’ont aidé ou renseigné.
-la pauvreté: mada est un pays vraiment très très pauvre. Pas autant que l’inde ou le Bangladesh mais pas loin. Tana la capitale est peuplée de gens qui vivent sur les trottoirs, d’enfants qui n’ont qu’un short sur eux et qui mendient… Et aussi à la campagne, la situation est vraiment moche. De partout on voit plein d’enfants avec un ventre énorme, signe de malnutrition.
– la violence: mada est parait-il un pays où la violence est très fréquente, et je veux bien le croire vu la pauvreté grandissante qui sévit dans ce pays. Moi perso je n’ai eu aucun problème, sauf un peu à tana où une bande d’ado m’a encerclée sur l’avenue de l’indépendance et en faisant semblant de mendier avec un grand chapeau ils ont essaye d’ouvrir mon sac à dos. J’étais déjà au courant de l’arnaque à la mendicité avec le chapeau (le gamin mendie avec un chapeau d’une main et de l’autre discretos il vous fait les poches) que j’avais lu sur voyage forum. Je lui ai dit très fort barre toi sinon je t’en fout une, il a vu que je ne plaisante pas et il s’est barré. Mais son pote derrière moi à quand même réussi à ouvrir la moitié de ma petite poche du sac à dos. Ils sont vraiment trop forts ces gamins! Mais bon ils n’ont rien réussi à voler. A part ça, rien d’autre.
J’ai croisé plein plein de malgaches qui me suppliaient de faire très attention à moi, de ne jamais sortir seule le soir… Bien sûr je fais super attention, je suis toujours à mon hôtel avant la tombée de la nuit. Mais les événement de Nosy Be m’ont bien refroidi quand même. Je pense qu’ on ne saura jamais exactement le pourquoi du comment, mais si ces deux étrangers qui se sont fait lynchés sur la plage n’ont rien à se reprocher (et apparemment ‘ est ce qui ressort des articles de journaux mais à vérifier), ça fait vraiment peur! J’étais sur la plage où ils se sont fait brûlés une semaine avant ces événements. J’ai du mal à imaginer ces malgaches assez sympa que j’ai croisé là bas se transformer en une foule assoiffée de sang et de vengeance. Mais bon encore une fois je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé, c’est juste que ça fait peur…
– les paysages: superbes!! Mada regorge de parcs nationaux hallucinants, de plages paradisiaques, de rizières, de forêts de baobabs, d’animaux bizarres… C’est vraiment un pays magnifique!Bref avoir passé la vie des rats dans mon premier taxi brousse (mais j’ai adoré cette expérience, même si c’était long, c’était l’aventure et j’ai adoré) je débarque à Diego Suarez, une grosse ville du nord de Madagascar. C’est une ville sympa mais sans plus, il n’y a pas grand chose à faire.
J’ai surtout repéré la gargote du coin où il y a des spaghettis bolognaise pour une misère, et le soir il y a plein de stands de samosa que j’engloutis tout les soirs où je suis là bas (une dizaine mais pour ma défense ils étaient vraiment minuscules!).
Je suis à diego surtout pour trouver un groupe pour aller voir les Tsingy Rouges. Il me faut absolument un groupe car pour y aller ce n’est possible qu’en 4/4, car la piste est défoncée. Or la location de 4/4 est atrocement cher. Je passe deux jours à chercher, il y a bien des gens qui sont intéressés mais ils annulent au dernier moment.
Finalement je vais passer le week end à Ramena, un petit village de pêcheur à une trentaine de km de Diego. Depuis ce village bien sympa je vais aller faire une rando dans les environs, en passant par les trois baies qui bordent le littoral : la baie de Sakalava, la baie des Pigeons et la baie des Dunes, avec un gars du village qui me sert de guide. C’est sympa certes mais sans plus.
Par contre le lendemain je pars en excursion sur la Mer d’Emeraude, qui se rejoint en pirogue depuis ramena. Comme son nom l’indique il s’agit d’ une partie de la mer qui est complètement verte et transparente, à perte de vue. Waooo j’ai jamais vu une mer aussi belle! En plus de ça au loin on voit une baleine et son baleineau faire des sauts.
Après une heure de navigation à bord de la pirogue avec une immense voile nous accostons sur une petite île super. L’équipage nous prépare un festin: un énorme poisson grillé par personne qu’ils viennent juste de pécher, du crabe, du zebu (la vache de mada), une salade, du riz et pour le dessert banane flambée… J’engloutis tout sur mon passage comme d’hab, et je me dis qu’à ce rythme là je vais reprendre tout le poids que j’ai perdu en inde en étant malade comme un chien… Arf tant pis c’est trop bon!!
Pour le retour par contre c’est beaucoup moins marrant. La mer est déchaînée, il y a des énormes vagues qu’on se prend dans la gueule, on est trempés jusqu’aux os et on se pèle les fesses car la grande voile cache le soleil.
Et moi comme je commence à avoir le mal de mer mon super repas commence à vouloir sortir… Hors de question que je vomisse, ça serai du gâchis!! Comme j’en ai marre de me prendre les vagues en pleine poire je me réfugie dans un mini abris a l avant du bateau, la ou ils mettent l ancre.
Et comme je suis un nain de jardin, en me pliant un peu je rentre pile poil! Comme quoi ça sert d’être un nain de jardin!
De retour à Diego, toujours personne de dispo pour former un groupe. La mort dans l’âme je me décide à partir toute seule, je ne peux pas me permettre de perdre plus de jours pour rien du tout.
Après avoir roulé quelques temps sur une bonne route puis sur une piste défoncée, nous arrivons au Tsingy Rouges. La vision est fantastique. On se croirait sur mars! Devant moi il y a un immense amphithéâtre avec des tsingy rouges et ocres, certains étant tout petits d’autres immenses.
Les tsingy rouges sont fait de terre qui a été sculptée par l’érosion depuis des milliers d’années, jusqu’à leur donner ces formes tout droit venues d’ une autre planète!!
Le lendemain je prends un taxi brousse pour aller visiter la montagne d’ ambre, située à une trentaine de km de Diego. Le taxi me laisse au centre du village, et je marche quelques km pour aller au parc. Là je prends un guide (à mada tous les parcs nationaux se visitent obligatoirement avec un guide) et pendant quelques heures je visite le parc. Point de vu paysages il n’y a absolument rien de spécial. Par contre pour voir les animaux c’est super! C’est ainsi que j’ai vu mes premiers lémuriens et mon premier caméléon, tous deux étant les animaux emblématiques de mada. J’ai aussi tenu dans ma main des mini caméléons qui ne font pas plus de quelques cm!
Ensuite je pars de Diego, direction le sud pour aller visiter le parc national de l’Ankarana. Le taxi brousse me laissent juste devant l’entrée du parc, sur la route principale. Si seulement ça pouvait être tout le temps aussi simple! Juste à cote il y a un hôtel, chez Aurelien (comme mon frère, c’est pour ça que j’ai dormi là bas plutôt que dans un autre hôtel!) qui louent des bungalows à 15000 arias (pas cher du tout) mais qui fait payer les repas 15000 aussi (très très cher).
J’aperçois au loin une gargote au bord de la route et je vais dévorer un riz zébu délicieux pour 3000 arias, ce qui est plus accessible pour ma modeste bourse.
Ensuite je prends un guide et je commence la visite du parc. Ce dernier est hallucinant. A un moment donné on arrive à un endroit où il y a des tsingy (gris cette fois ci, en calcaire) à perte de vue, sur tout l’horizon. Ce dernier était comme découpé par l’extrémité des tsingy qui est coupante comme un couteau. Puis le lendemain je fais une rando jusqu’au lac vert, qui est surplombe par d’immenses tsingy. Vraiment magnifique! Malheureusement vous ne verrai pas de photos de la première journée dans ce parc car comme une truffe internationale que je suis j’ai effacé sans faire exprès les photos de cette journée. Bref je ne veux même pas en parler, mais heureusement je viens de faire un autre parc tres similaire où j’ai pris plein de photos donc ça va j’ai eu peu digéré la pilule. Mais bon y a pas mort d’homme quand même, c’est pas grave du tout!!
Tsingy Rouges.
Mer d emeraude.
Mon premier cameleon! Lui n etait pas tres content de me voir…
Mer d emeraude.
Tsingy Rouges.
Les mini cameleons!
Le roi du camouflage, il m a fallu plusieurs minutes pour le voir, je pensais que le guide me fesait une blague et qu en fait il n y avait rien du tout. J avais le nez dessus pourtant! Bon la sur la photo il se voit bien mais en vrai c etait vraiment difficile de le voir.
Mer d emeraude.
Les 3 baies.
Les 3 baies.
Les 3 baies.
Les 3 baies.