A Istanbul j’ai pu assister à une cérémonie des derviches tourneurs.

Un derviche est un religieux musulman, faisant parti d’une confrérie et vivant habituellement dans un monastère.

Pour rendre louange à Dieu les derviches tourneurs chantent et dansent lors d’une pratique spirituelle, une danse rituelle, la sama, qui représente l’union avec Dieu, et qui se déroule habituellement dans le semahane, la salle de danse d’un monastère.

La longue robe blanche des derviches représente leur linceul, l’ample manteau noir leur sépulture, et le chapeau conique leur pierre tombale.

Au début du rituel le hafiz, qui connait le coran par cœur, entonne une prière. Puis viennent les cymbales et le ney (flûte en roseau). Ensuite le seyh (le maître) salue, et invite les derviches à marcher en cercle dans la salle.

Les derviches tourneurs se déplacent lentement et font trois fois le tour de la piste. A un endroit précis du cercle chaque derviche se retourne vers celui qui est derrière lui et tous les deux s’inclinent, puis ils reprennent leurs pas. Ce déplacement est le symbole des âmes errantes cherchant à la périphérie de l’existence.

Apres le troisième tour, le maître prend place sur son tapis et les danseurs attendent. Puis à l’arrêt de la musique les derviches laissent tomber leur manteau noir, dévoilant leur vêtement blanc. En laissant tomber leur manteau noir, c’est le signe qu’ils sont libérés de toute attache terrestre. Puis les derviches, bras croisés sur la poitrine, mains sur les épaules, se mettent à tourner lentement, sur eux même puis écartent les bras, la main droite tournée vers le ciel pour récolter la grâce de dieu et la main gauche tournée vers le sol pour la transmettre à la terre, aux hommes.

Le seyh circule parmi les derviches pour s’assurer qu’ils exécutent correctement le rite.

La danse se répète encore et encore. A la fin le hafiz chante à nouveau des versets du coran, scellant ainsi l’union avec Dieu.