L’arrivée à Katmandou restera longtemps dans ma mémoire! Dans l’avion j’ai la chance d’avoir un hublot. J’essaie de ne pas penser à mes chances de survie si on se crash dans l’Himalaya (je déteste toujours autant les avions) lorsque je tourne la tête et j’aperçois une immense montagne qui dépasse des nuages. Je me demande si ce n’est pas l’Everest. Bingo! Une minute plus tard le commandant de bord nous dit que c’est bien la fameuse montagne. Quelle vision magique, ce géant émergeant des nuages, comme s’il flottait parmi eux! Pour info le toit du monde mesure 8848m… Je prends une photo mais ça ne ressort pas du tout, tant pis. Avant d’atterrir je vois la ville, gigantesque, qui est blottie entre les collines verdoyantes et sur une vallée qui ressemble à un damier constitue de milliers de parcelles de culture de couleurs allant du jaune au vert. La ville est tentaculaire et s’étire à perte de vue: 1 million d’ habitants, 1337m d’altitude. A l’aéroport j’attends nico quelques heures. C’est un pote de la caserne, il me rejoint pour quelques semaines de baroude au népal. Après l’avoir retrouvé, on saute dans un taxi, direction une auberge dans Freak Street, dans le centre de Katmandou.

Puis nous partons à l’assaut de la ville, en commençant par le fameux Dubar Square. Mes yeux, mes oreilles, mon nez sont assaillis de toutes parts. Le Dubar Square était l’endroit où les rois de la cité étaient couronnés et d’où ils gouvernaient (dubar veut dire palais). Sur la place, les temples poussent comme des champignons. L’ambiance de la nuit est complètement hallucinante. Des vaches déambulent, fouillant les ordures à la recherche de nourriture. Des centaines de rickshaw, ces petits carrosses montés sur un vélo, essaient de se frayer un passage, leur conducteur criant de tous les côtés pour trouver des clients.
Il y a aussi les marchants ambulants de nourriture, de colliers de fleurs et autre qui poussent leur petit commerce sur roues. Et dans tout ce brouhaha, il y a moi, qui essaie de ne pas me faire écraser par tout ce petit monde, les yeux émerveillés du spectacle qui se déroule sous mes yeux.
Je pourrai passer des heures à contempler l’animation de la place. Il y règne une ambiance mystique, d’autant plus que nous sommes en plein festival et il y a plein de népalais qui font la queue pour rentrer dans les temples. Nous sommes abordés toutes les dix secondes par des vendeurs de flûte, de baume du tigre, de conducteur de rickshaw, de souvenirs de toute sorte, de chauffeurs de taxis… 

Le lendemain nous repartons a la decouverte de la place, cette fois ci de jour. L ambiance est differente, mais c est quand meme une veritable fourmillere. Puis nous prenons un ricksaw pour aller visiter un autre endroit incontournable de Katmandou, au nom imprononcable de Swayanbhunath, a vos souhaits. La route est pleine de nids de poules et le trajet en ricksaw se transforme vite en aventure a part entiere! Il faut bien s accrocher sous peine de se voir ejecter manu militari. D autant plus que la circulation est chaotique, a plusieurs moment on se dit qu on va y laisser notre peau! Swayanbhunath est un sanctuaire bouddhique qui se dresse au sommet d une colline qui surplombe la ville de Katmandou.

Ce lieu est aussi surnomme le temple des singes, a cause de la multitude de primates  qui vivent au sein du sanctuaire et qui essaie de chaparder de la nourriture ou autres aux nombreux visiteurs. Pour acceder au temple il faut d abord grimper un escalier interminable ou les macaques s amusent a descendre la rambarde en glissant le long de cette derniere.

Puis on arrive au sanctuaire, qui s articule autour d un stupa, qui est un monument religieux bouddhique en forme de cloche, concu a l origine pour abriter des reliques du Bouddha. Il reigne au sein de cet endroit une immense ferveur religieuse et une athmosphere emprunte de spiritualite, avec une odeur d encens qui envahit mes narines a chaque respiration, les innombrables sculptures qui recouvrent l ensemble du site, les moines qui prient et qui bennissent les fideles, les effluves des lampes a beurre…

Tout autour du stupa il y a des moulins a priere, que je tourne pour la premiere fois de ma vie, en meme temps que les nombreux pelerins… Les moulins a prieres contiennent une priere bouddhique, ou mantra, qui est  en quelque sorte dite lorsque l on fait tourner le moulin. Partout sur le site flottent des drapeaux de priere. Ce sont des tissus imprimes d un mantra et suspendu en plein air pour que le vents emporte la priere. Le stupa en lui meme est extraordinaire, quasi surrealiste.

Le dome est blanchi a la chaux, ce qui lui donne ce blanc etincellant; ce dome, qui ressemble a un bol de riz inverse, symbolise l eau alors que le premier niveau du stupa, une plate forme carre represente la terre. Sur les 4 faces du cube (qui represente le feu) qui sur sur le dome, le regard du Bouddha a ete dessine dans le sens des 4 points cardinaux.

A la place du nez il y a une espece de point d interrogation: c est le chiffre ek, un en nepali, qui est le symbole de l unite de toute vie. Entre les 2 yeux il y a le 3eme oeil,  qui est l oeil symbolique representant la sagesse et la clairvoyance du bouddha.

Au dessus du cube il y a une autre structure, la fleche, qui symbolise l air et qui est compose de 13 etages qui symbolisent les 13 etapes que l homme doit traverser pour acceder au nirvana.  Puis tout en haut du stupa il y a l ombrelle , qui symbolise le vide qui s etend au dela de l espace. Le site est aussi parseme d une multitude de statues de divinites bouddhiques, de temples, de gompa (monastere bouddhique tibetain)… Apres en avoir pris plein les yeux avec le magnifique stupa nous rentrons dans un petit monastere. Au detour d un couloir nous voyons plusieurs moines entrer dans une piece, nous les suivons. Au seuil de la salle un moine nous fait signe d entrer.

Nous allons alors assister a un moment hallucinant: la priere des moines, avec leur instrument de musiques et leur chants de prieres. Quels privilegies nous sommes, il n y a aucun autres visiteurs dans la salle! Les moines sont tres concentres et repetent leurs prieres dans une ferveur religieuse qui est entrecoupee par le son de  leurs instruments.