Après Ruteng je continue ma route sur Flores jusqu’à la ville de Bajawa. La ville en elle même n’a guère d’intérêts, ce qui en a plus ce sont les villages traditionnels qui sont dans les environs.
Le lendemain je me rends en moto taxi au premier village, le village de Bena, au pied du volcan Inerie, et qui il est sans doute un des plus beaux de Flores, bien qu’assez touristique.
Les maisons sont fabriquées en bambou et le toit possède quatre pentes faites de paille.
Dans ce village les femmes tissent l’ikat, un tissus, tout en mâchant un mélange de noix d’arec qui leur laissent les dents et la bouche toute rouge.
La vie du village s’organise autour de la place centrale où il y a plein de menhirs qui peuvent atteindre trois mètres, quelques tombes et des totems qui ont la forme de gros parasols.
Ils font aussi sécher les clous de girofle et autres sur des bâches en plein soleil.
Après Bena je demande à un homme du village de me servir de guide car les autres villages sont un peu perdus dans les environs et je n’ai pas trop envie de me perdre, même s’il y a quand même pas mal de locaux pour indiquer le chemin.
Il va me faire passer par des petits chemins et des raccourcis, mais qu’est ce que ça grimpe! Et surtout qu’est ce qu’il fait chaud! En tout cas les villages qu’on a traversés valaient bien tous ces efforts. Les villageois m’ accueillent avec la gentillesse que j’ai rencontré partout ailleurs en indonesie; ils viennent me parler spontanément, me disent de venir m’ asseoir avec eux; je donne des bonbons aux enfants qui sont tout contents et des cigarettes que j’ai achetées pour l’occas aux hommes du village. En effet il est de bon ton de ne pas arriver les mains vides.
On sent bien dans ces villages reculés l’importance de la famille, de l’ entraide et de la solidarité entre les membres de la communauté. Ils cuisinent ensemble, construisent ensemble, prient ensemble… Ces villages sont en majorité catholiques car sur l’île de Flores en effet les habitants sont à 85 pourcent catholiques. Heureusement pour moi je pense car j’ai débarqué sur l’île au moment où ont éclaté les événements liés à la vidéo américaine anti musulman et aux caricatures de Charlie Hebdo. Bref sale temps pour les français! Heureusement vu qu’il y a une majorité de catholiques je suis restée inaperçue et même les musulmans que j’ai croisés ne m’ont pas calculé. A mon avis si j’avais été à Jakarta sur l’île de Java j’aurai du me barricader dans ma chambre d’hôtel et ne pas pointer le bout de mon museau dehors!
Certains journaux se fichent éperdument des risques qu’ils font courir aux ressortissants du pays à l’étranger, et se réfugient derrière la liberté d’expression pour justifier certaines publications alors que ces dernières correspondent plus à de la provoc dans un contexte déjà brûlant ainsi qu’ à un désir de faire parler d’eux et d’augmenter leur chiffre de vente. Ce n’ est que mon avis perso et je redis que je n’ai pas été en danger par rapport à cette histoire. Mais je n’aurai pas aime être à Jakarta à ce moment là!
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Le village de Bena. |