J’arrive à Oulan-Bator, la capitale, en fin de matinée, sous la pluie.
On m’avait dit que la ville était moche et très polluée, et au bout de quelques minutes j’ai bien du me rendre à l’évidence, on m’a raconté la triste vérité!
La ville est constituée de vieux et miteux immeubles de l’ère soviétique en décomposition, qui se mêlent à de luxueuses tours très récentes, le tout de manière anarchique, sans aucune logique ou tentative de respecter un quelconque plan d’aménagement urbain.
La ville est construite au fond d’une cuvette entourée d’immenses collines où les yourtes poussent à vue d’œil, comme des champignons multicolores. En effet tous les jours de nouveaux bergers ruinés par la crise ou autres maux qui rongent le pays, abandonnent leur nomadisme et viennent agrandir les rangs des mongols qui viennent chercher un travail dans la capitale.
Ces camps de yourtes, qui forment de véritables ghettos/bidonvilles, n’ont pas d’eau courante ni de système d’évacuation des eaux usées et des déchets, ce qui engendre de graves pollutions des nappes phréatiques.
La ville est complètement asphyxiée par les pots d’échappement des milliers de véhicules qui s’entassent frénétiquement dans les rues aux heures de pointe, ce qui fait de UB une des capitales les plus polluées de la planète.
Lorsqu’il pleut la ville se retrouve noyée sous l’eau qui ne peut s’évacuer à cause d’un système d’évacuation des eaux obsolète qui sature très rapidement, et qui est d’ailleurs inexistant dans une grosse partie de la ville. Je vous donne le lien d’un article du Monde qui est super bien fait et qui montre la réalité actuelle du pays, très loin de tous les beaux clichés que tout le monde a sur la Mongolie, et qui met le doigt sur une situation très inquiétante du pays, qui se dirige tout droit vers l’asphyxie.
Je vais passer les jours suivants à arpenter la ville et les diverses auberges de jeunesse à la recherche d’autres voyageurs pour partager les frais de location d’un van. En effet en Mongolie il n’y a que quelques routes goudronnées qui vont jusqu’au principales villes, puis ensuite c’est le néant. Ou du moins il y a des routes, mais ce sont des pistes réservées aux 4/4 ou aux solides van russes, où il n’y a pas de bus publiques qui circulent. Donc si l’on veut sortir des villes où il n’y y a rien à voir et aller visiter des trucs dans la nature, il n’y a pas d’autres choix que de louer une voiture.
A l’auberge je tombe sur John, un français qui voyage un an, ainsi que Tristan et Carine , un couple d’amis de John qui viennent le rejoindre en Mongolie pour leur congé annuel.
Nous louons donc un super van russe, comme celui que j’ai emprunté pour parcourir la route du pamir au Tadjikistan. Ma parole que ces machines sont incassables ! Surtout que leur chauffeur en général les connaissent par cœur, et que tous les soirs ils les bichonnent et répare ce qui couinait un peu pendant la journée. Notre chauffeur s’appelle Aiggy, et ça fait 19 ans qu’il sillonne les pistes de Mongolie avec son van, rien que ça! Avec un baroudeur pareil, nous somme entre de bonnes main!
Pendant notre périple nous allons camper, ce qui est une solution beaucoup plus économique que de dormir sous une yourte chaque soir. En effet il faut dépenser plus de 10 euros pour dormir dans une yourte en Mongolie. Je dépense déjà 17 euros par jour pour la location du van, chauffeur et essence incluse. C’est déjà plus que mon budget journalier, mais je savais que la Mongolie allait me coûter cher, j’avais prévu la location du van et je m’étais préparée mentalement!
Du coup le camping me va très bien, en plus j’adore ça! J’ai donc acheté la tente la moins cher que j’ai pu trouver au grand marche de la capitale. Elle est pratique car elle se déplie en deux secondes comme la tente deux sec de décathlon, celle qu’on lance dans les airs et qui se déplie toute seule. Par contre pour un prix pareil, elle n’est absolument pas imperméable, ce qui risque de poser quelques problèmes vu que en Mongolie la saison touristique correspond la saison des pluies!!! Ouups!! Pour le duvet je le loue à l’auberge de jeunesse, deux dollars par nuit.
C’est parti pour l’aventure! Nous prenons la route pour le désert de Gobi, que nous allons mettre deux jours à atteindre. En chemin nous allons nous arrêter sur plusieurs sites magnifiques.