Mercredi soir on arrive à Uyuni où on va dormir pour la deuxième nuit. En effet le salar de Uyuni étant en partie inondé en cette saison nous ne pouvons pas le traverser et nous sommes obliges de faire la traversée plus au sud, de dormir à Uyuni et de visiter le salar le lendemain à partir de ce village et non pas depuis l’ouest comme ça se fait normalement.
C’est vraiment dommage car le salar inondé est un immense miroir à ciel ouvert où tout se reflète dans l’eau, c’est encore plus beau. Je n’aurai pas la chance d’assister à ce spectacle, tant pis!
Après une bonne nuit de sommeil nous partons à l’assaut du salar de Uyuni jeudi matin.
Réveil à 5h, départ à 5h30, pour assister au lever du soleil sur le salar.
Une demie heure plus tard nous sommes sur le géant de sel. La pleine lune se reflète sur l’eau qui inonde le début du salar, c’est vraiment super beau, et encore le mot est faible!
Fili nous laisse en plein milieu du salar pour admirer le lever du soleil et ensuite nous marchons 30 minutes pour rejoindre un hôtel de sel. Le froid est saisissant, il doit bien faire dans les -10 degrés. J’ai trois polos, deux polaires, ma veste gore tex, deux paires de chaussettes, deux pantalons, deux écharpes, un bonnet… Mais je suis quand même morte de froid!!
Mais bon c’est pas grave, un endroit comme ça, ça se mérite! De plus le spectacle est magnifique. Progressivement le soleil apparaît et inonde les montagnes qui surplombent le salar d’une atmosphère rose, orange, jaune…
Ces couleurs se reflètent alors sur le sol en sel, parsemé de ces fameux hexagones qui sont une véritable merveille de la nature! Lorsque l’eau qui est située en dessous du salar remonte à la surface, elle découpe le salar avec ces formes géométriques presque régulières.
Il n’y a pas un seul bruit, hormis le vent qui siffle dans mes oreilles et qui est en train de me transformer en glaçon géant. Je suis obligée de courir pour me réchauffer un peu, je commence à ne plus sentir mes doigts de pieds!
Lorsque j atteins le fameux hôtel de sel le soleil est pratiquement levé, dévoilant le salar sous un autre jour: une immensité de sel à perte de vue, où l’horizon n’est qu’une ligne blanche qui coupe le ciel bleu. Pour se situer Fili utilise les différents volcans et montagnes qui bordent le salar, sinon impossible de se repérer et on peut se perdre très facilement!
Le salar a une superficie de 12500 km2, il est perché à 3650m d’altitude, et c’est le plus grand désert de sel au monde… Rien que ça! Ce n’est pas pour rien que l’on le surnomme Le royaume du sel!
A l’intérieur de l’hôtel complètement fabriqué en sel nous prenons le petit dej. L’hôtel est assez spartiate, voir même complètement insalubre. Il est supposé ne plus être en fonctionnement et ne renfermer qu’un musée avec des sculptures en sel comme Big Ben … Moi j’accroche pas du tout avec cet endroit, on sent bien que c’est un piège à touriste…
Apres le petit dej on reprend le 4/4 et on s’éloigne dans le désert. On s’ arrête en plein milieu et c’est parti pour une séance photo d’anthologie, fous rires garantis!
Le salar est bien connu pour son absence de perspectives, ce qui permet de faire des photos complètement loufoques avec des objets improbables! Pour ma part j’ai bien failli me faire
croquer par des dinosaures sortis de nulle part!
Après avoir bien rigolé nous nous rendons au début du salar, où les récoltes de sel forment de véritables champs de pyramides de sel qui sont ramassés progressivement par des camions qui les acheminent ensuite vers les usines de traitement. Pour récolter le sel les ouvriers travaillent avec une pelle, ici impossible d’utiliser des machines elles rendraient l’âme en quelques semaines, complètement rongées par le sel.
Après nous nous rendons au cimetière des trains, un endroit en plein désert où des trains boliviens sont venus terminer leur course. C’est une ambiance un peu surréaliste, ces trains complètement rouillés et démembrés, croupissants en plein milieu de nulle part, ‘ est un peu glauque même.
Ensuite nous rentrons à Uyuni où je dis au revoir à mes compagnons de route. Ces trois jours resteront inoubliables…
Je passe une autre journée à Uyuni, en attendant de prendre mon bus pour Potosi.
J’arrive en Bolivie en plein dans la semaine sainte et il règne ici une ferveur religieuse que je n’avais rencontre nul part ailleurs. Je tombe sur une procession qui reconstitue le martyr du Christ, avec un Jésus qui porte sa croix et qui se fait fouetter (avec un faux fouet quand même faut pas abuser!) par un romain plus vrai que nature, une Marie éplorée, et toute une foule de boliviens qui suivent la procession avec ferveur…
Arrivee sur le Salar…
Le lever de soleil sur le salar.
Petit dej dans l hotel de sel.
Le cimetierre des trains.
La procession du vendredi saint.