Je reviens à peine du trek del Choro, et je me suis RE-GA-LEE!! Waoo j’ en ai pris plein les yeux, c’était que du bonheur!! Le trek del Choro c’est un chemin d’une cinquantaine de km qui commence au col de la Cumbre, à 70km de La Paz et qui se termine à El Chairo, un minuscule pueblo dans les Yungas. Cette région ce situe à 3 heures de route au nord est de La Paz, et c’est ici que les Andes rencontrent l’Amazonie.
Le chemin débute à une altitude de 4980m, avec des paysages de montagnes et de pics enneigés dans un froid polaire et se termine à une altitude de 1300m, dans la moiteur de la forêt semi tropicale!
El Choro c’est avant tout un ancien chemin que les Incas utilisaient pour rallier les deux régions. Il y a quelques ruines le long de la route, ce qui rend le chemin encore plus intéressant.
Le trek se fait sur 3 jours; comme je voyage toute seule je ne prends pas le risque de le faire en solo, même si le chemin est plutôt bien indiqué. Du coup je prends un guide dans une agence à La Paz. Christina est intéressée et se décide à venir avec moi.
Dimanche matin donc départ pour le trek!
On arrive à 8h30 à l’agence, et nous faisons connaissance avec notre guide; il s’appelle Fabricio, il est guide depuis 8 ans. Puis nous prenons un taxis jusqu’au col de la Cumbre, là où nous avons commencé la descente de la route la plus dangereuse du monde la veille.
On s’arrête un peu après la maison du garde et on commence la monte jusqu’en haut du col. Ça grimpe dur, le trek commence fort!!! Une fois arrivée en haut je reprends mon souffle et j’admire la vue magnifique qui s’offre à moi…
Nonnn c’est pas vrai, en fait malheureusement il n’y a pas grand chose à voir car la météo n’est pas du tout avec nous!! Le paysage est complètement caché par les nuages, mais bon que voulez vous c’est comme ça c’est la nature… Fabricio nous dit que c’est très souvent comme ça au col de la Cumbre…
Nous allons marcher environ 7 heures, dans la brume et les nuages. Mais curieusement je ne suis pas trop déçue car ce temps ajoute vraiment quelque chose de mystérieux à la rando… Nous passons devant des ruines incas perdues dans le brouillard; nous descendons de la montagne sur un chemin pavé par les incas et nous arrivons dans une vallée embrumée où paissent des centaines de lamas, des moutons… Nous croisons des éleveurs de lamas avec leur troupeau; nous traversons de minuscules villages où les enfants viennent à notre rencontre, où les paysans curieux viennent nous parler, tous débordant de gentillesse…
Bien sur avec un beau soleil tout cela aurai été grandiose mais du coup on se plonge vraiment dans l’atmosphère des anciens incas et on imagine presque ces derniers marchant dans la brume avec leurs lamas…
Le soleil pointe quand même le bout de son nez de temps en temps et nous dévoile de magnifiques paysages de plaines où se faufile une rivière, entourée de collines que l’on peut distinguer en dépit du brouillard.
Après avoir marche environ 7 heures on arrive au camping de Challapampa, à 2825m d’altitude. Bien entendu c’est très spartiate, on est loin de tout… Il y a deux ou trois petites maisons pour les gens qui vivent ici à l’année, un grand abris sous lequel on plante les tentes, un autre pour manger…
A peine arrivé Fabricio monte notre tente, en trois minutes c’est fait! Puis il va nous préparer à manger. Je lui demande ce que je peux faire pour l’aider, il me dit rien du tout, c’est moi qui fait tout, c’est mon job! Il nous installe un quatre heure digne de ce nom, puis il nous concocte un dîner meilleur qu’au resto, avec une soupe et des spaghettis à la bolognaise… C’est la première fois que je prends un guide pour un trek et je pensais que je devais quand même mettre la main à la patte!! Et bien non, je ne sais pas si ça se passe comme ça pour tous les treks en tout cas Fabricio ne veut rien qu’on fasse, j’ai beau avoir insisté rien n’y fait. Ça me gêne un peu mais bon tant pis!
Je me motive aussi pour aller me débarbouiller dans la rivière, un bon coup de savon après avoir marché toute la journée dans la boue ça n’a pas de prix! Bon par contre l’eau est bien sûr complètement gelée mais je mets mon cerveau en mode off et ça passe comme une lettre à la poste.
Dans la journée on a rencontré un couple de français qui vient de Bretagne, Marie et Régis. Ils font un tour du monde comme moi; on se retrouve pour le dîner c’est sympa.
Ce qui est moins sympa c’est le trek pour Christina, elle n’a pas de bonnes chaussures de rando, juste des baskets qui sont trempées 5min après le début du trek, à cause de la boue qui inonde le chemin. Du coup elle commence à se plaindre, à faire un peu la gueule… Je commence à avoir l’ impression qu’elle s’est lancée dans ce trek comme ça, un peu en touriste alors qu’elle n’a pas l’air très sportive… Super quoi!
Le soir j’assiste à la tombée de la nuit sur le camping, la pénombre envahit peu à peu les lieux dans un silence qui n’est troublé que par le bruit de la nature et de la rivière…
Le deuxième jour on se met en route vers 9h après avoir pris un excellent petit dej concocté par Fabricio. Et heureusement car autant le premier jour ce n’était pratiquement que de la descente et donc assez facile, autant le deuxième jour est beaucoup plus difficile, avec des dénivelés à faire cracher un ou deux poumons de la cage thoracique!!
Le dieu de la météo est désormais avec nous: un grand soleil nous permet enfin de pouvoir profiter des paysages, grandioses. On est désormais bel et bien dans la forêt tropicale, c’est vraiment magnifique. Des centaines de papillons volent sur le chemin; j’ aperçois des colibris, trop rapides pour être pris en photo bien sûr! Il y a aussi plein de lamas qui bloquent le chemin. Pour passer il faut être patient et attendre que ces messieurs veulent bien se pousser, ou alors il faut se frayer un passage dans les buissons. Pas trop le choix car de l autre cote il y a le vide!
On va aussi croiser des paysans boliviens qui marchent le long du chemin avec de la marchandise sur leur lamas; il y a des femmes qui portent leur bébé sur leur dos, dont un nourrisson qui ne doit pas avoir plus d’une semaine! Le chemin est aussi parsemé de ponts en bois dont on se demande s’ils vont bien tenir le coup lors de notre passage!
On arrive à un point de vue qui s’appelle Bella Vista, et pour cause la vue est effectivement magnifique: des collines de forêt tropicales à perte de vue… On prend ici notre déjeuner concocté par notre guide/cuisto au top, puis on continue en direction du camping où l’on va passer la deuxième nuit. Le chemin serpente le long des collines, tantôt on descend tout tantôt bien sûr il faut tout remonter sur la colline suivante! Avec un chemin super glissant, c’est vraiment étonnant que je ne me sois pas fait une cheville!
On s’arrête un peu de temps en temps histoire de faire une pause dans l’ enfer de la jungle, enfin pour Christina c’est l’enfer pour moi ici c’est le paradis, elle commence à pleurer etc… J’essaie de l’encourager mais elle n’est pas très avenante et ne veut pas parler, tant pis je n’insiste pas.
On amorce une dernière montée et on arrive au camping San Francisco, un campement encore plus spartiate que la veille. Mais la vue est encore plus magnifique…
Il y a plein de bananiers et autres plantes tropicales. Je me casse le ventre avec le dîner prépare par Fabricio et j’admire le coucher de soleil sur les lieux. C’est fou comme les nuages arrivent vite, en 30 secondes ils recouvrent les lieux; j’ai vraiment l’impression d’être au fin fond de la jungle. Ça me fait penser que j’ai vraiment trop hâte d’être en Amazonie, j’y serai dans quelques semaines et je suis sure que je vais adorer!!
Le lendemain matin je me lève vers 5h30, on doit partir à 7h car c’est la dernière journée de trek et une longue route nous attend. J’assiste alors à un lever de soleil sur la jungle qui se passe de commentaires…
La forêt baigne dans les nuages, ce qui donne cette atmosphère que je commence vraiment à adorer. Puis le soleil commence à se lever et les nuages partent peu à peu, réchauffés par ce dernier. Quel spectacle!! On se met en route à 7h donc, il commence déjà à faire chaud. Dire que deux jours plus tôt on se pelait de froid! La dernière journée n’est pas de tout repos, bien au contraire on enchaîne les dénivelés qui coupent mes jambes et mon souffle!
On dépasse des minuscules villages, la végétation change encore et les collines se dénudent peu à peu de leur forêt. La chaleur et la moiteur sont écrasantes!
Puis on amorce la dernière descente, très rude pour les genoux comme pour le reste du parcours d’ailleurs. Christina n’en peut plus, en plus elle n’a plus d’eau alors je lui donne le reste de ma bouteille tans pis je vais faire le chameau mais elle en a plus besoin que moi car je sens qu’elle est à deux doigts de péter un câble…
Enfin on arrive à Chairo, un tout petit village perdu au fin fond des Yungas habite par quelques dizaines d’habitants… Ouf ça y est c’est terminé!!! Les trois jours de treks sont passés à une vitesse hallucinante! J’ai vraiment adoré le parcours, et puis ça faisait longtemps que je n’avais pas marché autant ça fait du bien!!! Christina arrive 30 minutes plus tard, en décomposition et en faisant la gueule, comme d’ab lol.
Voilou, depuis Chairo on prend un mini van qui nous conduit à Coroico, un superbe village perche sur une colline des Yungas. Christina prend un bus pour rentrer à La Paz, moi je décide de rester deux heures de plus dans cet havre de paix en plein cœur de la foret tropicale.
Le village est super sympa et la vue sur les environs est superbe, tout comme ces 3 jours de trek, qui resterons inoubliables!!

Depart du chemin des incas dans la brume.
On va croiser de nombreux lamas.
C est decide je plaque tout et je deviens bergere de lamas en Bolivie!!
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Tout au long du trek on va passer par des villages perdus… |
Coucher de soleil sur le premier camping.
Apres l effort rien de tel qu un bon plat de spagettis!!
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Christina et moi. |
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En plein dans la foret semi tropicale! |
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Notre tente au camping. |
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Le point de vue Bela Vista. |
Les lamas qui bloquent le passage.
Fin du trek, merci Fabrizio!
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L eglise de Coroico. |
Les rues de Coroico.
Les Yungas…
La region des Yungas depuis Coroico.
Un eboulement sur le chemin du retour…